Nous aimons les situations extravagantes. En ce joli mois de juin pourri, nous avons accumulé un lot inouï d’événements hétéroclites. Dans le désordre : une longue grève des éboueurs, la Fête de la musique, les inondations de la Seine et de la Marne, les hoquets de la SNCF, le terrible assassinat d’un couple de policiers, une pression migratoire continue à Calais, un Euro de football avec ses hooligans sur fond de Brexit, un mouvement social puissant conduit par la CGT et FO contre le projet de loi travail, le bruit et la fureur de casseurs cagoulés de noir…

Stop ! Sans doute sommes-nous le seul pays à pouvoir résister à un tel déluge. Ironie de l’histoire, l’état d’urgence prolongé par le Parlement pour parer les coups du terrorisme sert essentiellement à assurer le minimum d’ordre et de sécurité nécessaire. Policiers, gendarmes et militaires sont réquisitionnés non plus pour éviter que des djihadistes sèment la terreur mais pour nous permettre de vibrer dans les « fan zones », de crier rage et revendications dans les manifs… 

Quel étrange pays que le nôtre. Nous avons déjà oublié que nous étions Charlie. Nous trouvons notre police trop agressive ou trop molle, nous la fliquons avec nos smartphones comme si nous étions d’héroïques lanceurs d’alerte. Nous tenons finale-ment ces policiers chargés de nous protéger en otage. Nous exigeons d’eux plus, mieux ! Nous nous demandons : mais que fait la police ? Il y a pourtant une autre question : que fait le pouvoir ? 

Vous avez aimé ? Partagez-le !