Il y eut deux roquettes, lancées en direction des réservoirs de carburant des engins. La combustion fut instantanée, deux immenses gerbes de flammes s’élancèrent vers le ciel avant de se rejoindre et que ne s’y superpose un nuage de fumée immense, noirâtre et proprement dantesque, jamais je n’aurais soupçonné que le fuel agricole puisse produire une fumée aussi noire. C’est pendant ces quelques secondes que furent prises la majorité des photographies reproduites, ensuite, dans tous les journaux du monde – et en particulier celle d’Aymeric, qui devait faire tant de couvertures, du Corriere della Sera au New York Times. Déjà il était souverainement beau, les bouffissures de son visage semblaient mystérieusement annulées, et surtout il paraissait paisible, amusé presque, sa longue chevelure blonde flottant dans un souffle de vent qui s’était, à cette seconde, levé ; un joint pendait toujours au coin de sa bouche, et il tenait à demi dressé, contre sa hanche, son fusil d’assaut Schmeisser ; l’arrière-plan était d’une violence abstraite et absolue, une colonne de flammes se tordait sur fond de fumée noire ; mais à cette seconde Aymeric paraissait heureux, enfin presque heureux, il paraissait à sa place tout du moins, son regard et sa pose décontractée surtout r

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