Au fil des ans, la crise hospitalière s’est propagée dans les moindres recoins de l’institution. Des services paient néanmoins un plus lourd tribut que les autres, pour des raisons inhérentes aux spécialités qu’ils hébergent. C’est le cas, entre autres, des urgences et de la pédiatrie.

 

Les urgencesaux premières loges

De Redon à Bastia, en passant par Fougères, Laval ou encore Draguignan, les services d’urgences ferment un à un leurs portes de manière ponctuelle, notamment la nuit, par manque de personnel. Noyées par l’afflux de patients n’ayant pu décrocher un rendez-vous chez le médecin généraliste ou – plus difficile encore – chez un spécialiste, les urgences sont les premières victimes de la crise sanitaire. Dans certaines régions, la pénurie de médecins libéraux est telle que les renouvellements d’ordonnance se font par le biais de SOS Médecins. Ailleurs, dans les villages reculés où ce service mobile est absent, la seule solution pour consulter est désormais de se rendre à l’hôpital. « Ce n’est pas la population qu’il faut incriminer – les gens ne vont jamais aux urgences pour rien –, insiste Fabien Paris, infirmier urgentiste, membre du collectif Inter-Urgences. Ce sont les politiques publiques qui ont été menées pour diminuer le coût que représente l’hôpital public. » Une semaine plus tôt, au centre hospitalier de Saint-Nazaire où il exerce, sa journée avait commencé avec plus de vingt personnes hospitalisées sur des brancards, par manque de lits. Elles y restent parfois des dizaines d’heures, voire plusieurs jours. 

Au centre hospitalier de Manosque, où travaille

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