Le 14 mars dernier, Elon Musk adressait un tweet bravache à Vladimir Poutine, le défiant en combat singulier pour achever la guerre en Ukraine. « Je suis très sérieux », a même insisté le magnat de 50 ans, photo de lui face à un sumotori à l’appui. Le Kremlin n’a pas répondu, mais l’opération de communication était réussie, de même que l’envoi de kits de connexion au réseau de satellites Starlink, afin de maintenir les communications dans les zones de conflit.

À défaut de Poutine, c’est le monde de l’aéronautique et de la technologie qu’Elon Musk a réussi à mettre KO. En l’espace de deux décennies, le natif de Pretoria s’est imposé comme le principal acteur de l’industrie spatiale, avec ses vaisseaux Dragon et Starship, et a révolutionné la voiture électrique avec Tesla. Il rêve désormais de guérir la dépression et l’autisme avec les implants cérébraux de Neuralink, de creuser la Californie comme un gruyère pour y installer son train Hyperloop, ou encore de déployer une armée de robots humanoïdes pour nous assister au quotidien. Sans oublier son ambition suprême : l’exploration et la colonisation de Mars, où il souhaite envoyer un million de personnes avant 2050…

Des projets pharaoniques, qui lui ont longtemps valu quolibets et sourires amusés, avant que ses succès ne fassent taire les critiques. Le cours de l’action Tesla a ainsi été multiplié par dix depuis début 2020, de quoi propulser sa fortune, estimée au-delà des 240 milliards de dollars. Et Musk ne paraît pas encore rassasié. Nommé « personnalité de l’année » par le magazine Time en décembre, le nouvel homme le plus riche du monde a encore secoué la planète il y a un mois en annonçant sa volonté d’acquérir le réseau Twitter, contre un chèque de 44 milliards. Une opération qui a, cette fois, été accueillie avec méfiance : l’homme ne cache pas ses sympathies pro-Trump, et ses déclarations tapageuses laissent planer le doute sur les intentions véritables du « Technoking ».

Que mijote-t-il derrière son Stetson et ses blagues potaches ?

Alors à quoi ressemble le futur selon Elon Musk ? Que mijote-t-il derrière son Stetson et ses blagues potaches ? Ce numéro du 1 se penche sur ses différents projets, technologiques bien sûr, mais aussi politiques et idéologiques, pour mieux comprendre les ressorts de son empire. Car si sa faculté à ouvrir l’univers des possibles inspire des millions de « musketaires », elle ne reste pas moins porteuse d’une vision terriblement élitiste, inégalitaire et potentiellement dramatique pour l’environnement. Comme les héros de science-fiction qu’il adore, le milliardaire peut bien se rêver une place parmi les étoiles. Il ne faudrait pas que, pour le reste de la planète, sa stratégie s’avère celle du chaos.

Vous avez aimé ? Partagez-le !