Amérique, ton ode pour le réel !
Rends le peuple que tu as pris.

Que le soleil brille à nouveau
Aux quatre coins du monde

tu l’as pensé d’abord, mais tu ne peux pas
le posséder comme cela t’arrange

People”, le mot est de toi,
tu as inventé ce locus, ce terme.

C’est ici, tu l’as dit, tu le dis encore,
que nous sommes. Tu dois rendre

ce que nous sommes, ce peuple que tu as fait,
nous, et ne plus être nulle part que toi-même.

Traduction L.C.

« America », dans Pieces, 1969, et repris dans Selected poems, University of California Press, 1991 © by The Regents of the University of California

 

« Amérique » date de 1969, alors que Robert Creeley s’oppose à l’intervention américaine au Viêtnam. Violente apostrophe à l’impérialisme, le poème est ouvertement politique, dans une œuvre qui jette « une poignée de mots, fugaces et mélancoliques pensées », contre les mensonges de la culture dominante. 

 

 

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