Depuis l’invention du cinéma, quelque cent vingt films ou téléfilms ont été consacrés à Jeanne d’Arc, dans de nombreux pays. C’est moins que pour Napoléon ou Marie-Antoinette, mais la Pucelle d’Orléans, elle, n’aura presque jamais été moquée ou démolie sur les écrans. 

Si Cecil B. DeMille, Roberto Rossellini et Otto Preminger se sont tour à tour intéressés à elle, les critiques s’accordent généralement pour donner la palme à La Passion de Jeanne d’Arc (1928) du cinéaste danois Carl Theodor Dreyer, qui marque l’apogée du cinéma muet. Filmée en gros plan, Renée Falconetti y est bouleversante. Le succès de cette œuvre a empêché d’apprécier à sa juste mesure l’interprétation, tout aussi remarquable, de Simone Genevois dans La Merveilleuse Vie de Jeanne d’Arc, réalisé l’année suivante par Marco de Gastyne.

Des actrices célèbres, comme Ingrid Bergman, Michèle Morgan ou Hedy Lamarr, ont prêté leur visage à cette héroïne française. Nombre de cinéastes ont cependant fait appel à de jeunes inconnues pour mieux souligner la pureté et l’innocence de la petite bergère. Florence Delay a reçu ainsi son premier rôle en 1962 dans l’émouvant Procès de Jeanne d’Arc de Robert Bresson, historiquement très bien documenté.

Les œuvres les plus récentes ne sont guère emballantes, qu’il s’agisse du Jeanne d’Arc (1999) de Luc Besson avec ses scènes de guerre dignes d’un jeu vidéo, ou de Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc (2017) de Bruno Dumont, qui ressemble à une parodie d’opéra-rock. Cela dit, chaque film reflète une époque, avec ses idées ou ses combats. La pauvre Jeanne aura même été mise au service du national-socialisme dans Das Mädchen Johanna de Gusta

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