La femme la plus représentée de l’histoire de France
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Jeanne d’Arc entra à Orléans le 8 mai 1429. Le 10, la nouvelle fut enregistrée au Parlement de Paris par le greffier Clément de Fauquembergue qui dessina à la plume, dans la marge de son registre, le portrait de la Pucelle telle qu’on la lui décrivait : elle a 17 ans, elle est habillée en femme, décolletée ; elle a sa bannière dans la main droite et dans la gauche son épée « qu’onques n’a tué homme ».
C’est le seul portrait que l’on connaisse d’elle qui ait été réalisé de son vivant. C’est aussi, sans doute, le seul désintéressé, autrement dit le seul qui n’a pas eu pour but de promouvoir une des destinées, un des rôles parfois contradictoires qu’on lui a prêtés : l’humble chrétienne, la bergère inspirée, la preuse de ses compagnons, la chef de guerre, la restauratrice du trône et la victime de l’Inquisition devenue la martyre tout court.
Le XVe siècle, qui a été l’époque du portrait, n’a laissé de Jeanne d’Arc que quelques enluminures, c’est-à-dire des images privées.
Il faut attendre 1581, cent cinquante ans après sa mort, pour qu’un tableau la glorifie : à Orléans, qui a toujours entretenu sa mémoire, ce tableau commandé par les échevins après une visite d’Henri III, célébrait une Jeanne d’Arc en costume du XVIe siècle, coiffée d’un chapeau empanaché. La Renaissance l’y assimilait à Astrée, la juste et vertueuse fille de Zeus devenue la constellation de la Vierge.
Pendant trois siècles, ce tableau
« La stratégie de Jeanne était simple : on fonce ! »
Colette Beaune
Au XXIe siècle, l’histoire de Jeanne d’Arc nous laisse encore stupéfaits. Ses contemporains du premier tiers du XVe siècle étaient-ils aussi étonnés que nous ?
Ce qui &eac…