La guerre de l’information que se livre chaque camp, depuis le 7 octobre, se déroule également sur le terrain sémantique. « Terrorisme », « génocide », « crimes de guerre », voire « crimes contre l’humanité »… La guerre des mots fait rage. Et même les voies et moyens de l’apaisement font l’objet de controverses : faut-il parler de cessez-le-feu, de pause ou de trêve humanitaire ? Tous ces termes constituent des armes pour combattre l’adversaire, mais la surenchère dans leur emploi traduit quelque chose de plus profond. Si cette bataille sémantique est possible, c’est d’abord parce que nous manquons de mots pour dire l’indicible, l’horreur des crimes, des actes de barbarie, de la violence et de l’atrocité absolues perpétrés le 7 octobre par le Hamas. Cette guerre des mots ne serait peut-être pas si vive si nous pouvions nommer les choses clairement, si nous pouvions faire entrer tel ou tel acte dans telle ou telle catégorie. Et là, les difficultés sont multiples.

« Dans la guerre des mots, les imaginaires comptent d’autant plus qu’ils viennent combler une forme de méconnaissance »

Pensons à la question de la nature du Hamas : il est sur la liste des organisations terroristes établies par l’Union européenne, les États-Unis et Israël, mais, concrètement, il gouverne la bande de Gaza. Il est une organisation terroriste qui s’est imposée par la force face à l’Autorité palestinienne, mais il a tout de même remporté les élections législatives de 2006 tout en se gardant bien d’en organiser de nouvelles depuis. Le Hamas est d’ailleurs reconnu par un certain nombre de pays, dont un membre important de l’Otan, la Turquie. La Suisse ne l’a pas placé sur la liste des organisations terroristes, et d’autres pays ont pris soin de ne faire figurer sur cette liste que la branche armée du Hamas sans y mettre sa branche p

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