« Ces gens sans abri, sans ressources, ne recevaient des Nations unies qu’un secours qui leur permettait tout juste de survivre. Hébétés, désœuvrés, parqués dans les camps où régnaient les pires conditions matérielles et morales, ils voyaient reculer sans cesse l’espoir de revenir chez eux.

Les années passant et un taux énorme de naissances aidant, ils se multipliaient. Des générations entières ne connaissaient que cet enfer. L’administration égyptienne ne faisait rien en leur faveur. Au contraire. Plus se gonflait l’abcès et mieux il dégorgeait la purulence de la haine. Ce fut de Gaza que les premiers groupes de fedayin partirent pour leurs expéditions meurtrières. Et la population de réfugiés croissait toujours. Lorsqu’en 1967 les Israéliens prirent la bande côtière, il y en avait deux cent mille. »

Les Fils de l’impossible, Plon, 1970

 

Vous avez aimé ? Partagez-le !