« L’ampleur de la crise à venir dépendra de choix politiques »
Temps de lecture : 10 minutes
L’épidémie de coronavirus met-elle en lumière les inégalités françaises ?
Le tableau est plus complexe que cela. D’abord, parce que la première des inégalités face à ce virus, ce n’est pas le niveau de vie, c’est l’âge. Les personnes les plus touchées sont les personnes âgées, et elles proviennent de tous les horizons sociaux. Le coronavirus ne choisit pas, ne distingue pas selon votre origine. Et même parmi les actifs, il ne touche pas seulement les catégories populaires : dans les hôpitaux, où le personnel de santé ressemble grosso modo à la société française, les médecins sont autant exposés, voire davantage, que les infirmiers, les aides-soignants ou le personnel de service. Et c’est une dimension qu’on retrouve dans d’autres secteurs encore actifs, où des cadres sont aussi touchés. Il ne faut donc pas voir les choses de façon binaire, et sur le seul plan des inégalités sociales. Il n’en reste pas moins que ces cadres sont moins nombreux que les employés, et que ces derniers sont donc, dans l’absolu, beaucoup plus touchés par la maladie – on le voit aujourd’hui en Seine-Saint-Denis, département où habitent de nombreuses familles populaires, et qui connaît une forte surmortalité. Une chose est sûre : dans cette crise, comme dans toutes les autres, les plus défavorisés sont ceux qui vont souffrir le plus profondément, et devoir en supporter les conséquences les plus graves sur le long terme.
La France est confinée depuis un mois. Le logement est-il un facteur d’inégalité dans cette situation ?
C’est évident, et cette inégalité de peuplement des logements a une double conséquence : le surpeuplement rend les conditions de vie plus difficiles, et il accroît les risques de contamination au sein d’un même foyer. C’est une donnée qui touche bien sûr en premier lieu les catégories populaires, mais à laquelle il faut, pour être exact, ajouter deux bémols. D’abord, il est important de ne pas oublier que dans les centres des grandes villes, et à Paris en particulier, une partie des jeunes cadres sont confinés dans des appart
L’inquiétude est dans le pré
Julie Gacon
SAINT-BONNET-LE-TRONCY (Rhône). Le soleil de midi réchauffe les pâturages, balayés par ce vent du nord qui menace la repousse printanière. Indifférentes, trois génisses paissent. En contrebas, la forê…
[Confinements]
Robert Solé
Personne n’y échappe. Même Boris Johnson l’a attrapé. Le Covid-19 est un virus démocratique.
– Vous plaisantez ! L’épidémie révèle les inégalités…
L’inquiétude est dans le pré
Julie Gacon
SAINT-BONNET-LE-TRONCY (Rhône). Le soleil de midi réchauffe les pâturages, balayés par ce vent du nord qui menace la repousse printanière. Indifférentes, trois génisses paissent. En contrebas, la forê…