Soleil et mer
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À cette époque, je ne savais à peu près rien de Marioupol. En cherchant ma mère, je n’avais jamais eu l’idée de me renseigner sur la ville dont elle était originaire. Marioupol, qui pendant quarante ans s’était appelée Jdanov et n’avait retrouvé son ancien nom qu’après l’effondrement de l’Union soviétique, restait pour moi un lieu intérieur que je n’exposais jamais à la lumière de la réalité. Depuis toujours, j’étais à l’aise avec des approximations, avec mes propres images et représentations du monde. La réalité extérieure menaçait cette maison intérieure et c’est pourquoi je l’évitais autant que possible.
Mon image originelle de Marioupol était marquée par le fait que, dans mon enfance, personne ne faisait la distinction entre les différents États de l’Union soviétique, tous les habitants de leurs quinze républiques étaient considérés comme des Russes. Bien que la Russie ait émergé
« Détruite à plus de 90 %, Marioupol est devenue une ville martyre »
Alexandra Goujon
La politiste Alexandra Goujon, qui a publié l’an dernier L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre aux éditions Le Cavalier bleu, revient sur l’histoire de Marioupol, ville portuaire qui doit son essor à la Révolution industrielle.
[Jdanov]
Robert Solé
Marioupol n’a pas toujours été Marioupol. « La ville de Marie » s’est appelée Jdanov à partir de 1948, sur ordre de Staline, et n’a retrouvé son nom grec d’origine qu’à la fin de l’ère soviétique, en 1989.
Marioupol en images
Marioupol, « ville de Marie » fondée par les Grecs de Crimée, établis dans la péninsule depuis l’Antiquité, est la plateforme portuaire d’une région industrielle historique, le Donbass.