« Clic ? Croque ? Ouvre, L’œil, De suite, Défile, Ici, Là, Vite, Rythme, Haut, Bas, Dans, Hors, Pourquoi, Comment, Qui, Quoi, Où ? Eh ? Ah ! Bang ! Paf ! Vlan, Bing, Bong, Boum ! » Serait-ce le cahier des charges d’une série Netflix ? Non, c’est un extrait du roman de Ray Bradbury, Fahrenheit 451. « Un classique, écrivait Italo Calvino, est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire » ; que nous apprend sur la culture d’aujourd’hui cette vieillerie de 1953 ?

On ne brûle pas les livres en Occident, que je sache, même s’il paraît qu’un quart des ouvrages finissent au pilon, bientôt recyclés en carton d’emballage ou en papier toilette... Sauf que dans ce chef-d’œuvre de la science-fiction, il n’est pas seulement question d’autodafés. La mort des livres a commencé avant les bûchers, nous raconte l’écrivain américain, quand, pour plaire au plus grand nombre, les romans sont devenus de plus en plus semblables les uns aux autres : tous interchangeables. Et que les minorités – les Baptistes, les Noirs, les Mexicains, les Amoureux des Chats –, outrées par tant de subversion, ont poussé les auteurs à s’autocensurer. Alors, les livres ne furent plus des revolvers armés sur la tempe des lecteurs, juste de la lavasse. Et des résumés version tabloïde commencèrent à remplacer les œuvres du passé. On pouvait enfin lire Hamlet

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