« Porter des faits divers à l’écran contribue à aiguiser les consciences »
Temps de lecture : 5 minutes
En tant que cinéaste, pourquoi les faits divers vous attirent-ils ?
Quelle que soit l’histoire que l’on raconte, le rapport au réel se pose à chaque fois. Les histoires existent parce qu’on s’intéresse à ce qui se passe autour de nous. La spécificité du fait divers, c’est que, dans cette réalité, on met le focus sur de l’ordinaire qui se mue en extraordinaire avec le surgissement de la violence. Le fait divers interroge l’humain d’une manière toute particulière, notamment dans son inconscient, dans son mystère. Cette dimension, moins sociologique que psychologique, pour ne pas dire psychanalytique, m’intéresse.
« Le fait divers interroge l’humain d’une manière toute particulière, notamment dans son inconscient, dans son mystère »
Pourquoi avoir choisi de porter à l’écran certains faits divers ? Était-ce pour mieux les comprendre ?
Quand on fait un film, on ne cherche pas forcément à comprendre, au sens de faire le tour, résoudre ou venir à bout d’une histoire. On choisit cette histoire parce que l’on sent que ses racines sont profondes, qu’elle contient en elle quelque chose de singulier mais aussi d’universel. Pourquoi une histoire plutôt qu’une autre ? C’est, pour ma part en tout cas, parce qu’au contact de celle-ci, quelque chose se déclenche en moi. Comme si l’on trouvait une graine dont on avait l
« Les grands faits divers ont souvent une dimension politique »
Emmanuel Roux
Mathias Roux
Agrégés de philosophie, les frères Roux viennent de publier Le Goût du crime chez Actes Sud. Ils nous expliquent pourquoi, contrairement à ce que disait Bourdieu, le fait divers ne fait pas diversion. Car si celui-ci alimente certes la machinerie de la société du spectacle et ses dérives…
[Chiens écrasés]
Robert Solé
Disons grossièrement qu’il y a trois sortes de faits divers. Les plus spectaculaires, les « affaires », doivent leur notoriété à leur côté énigmatique (« Omar m’a tuer »), à l’extrême jeunesse de la victime (affaire Grégory), au statut social de l’auteur (DSK, Palmade…) ou au caractère idéologiqu…