Quand nous avons demandé à Marie Trellu-Kane de nous confier sa vision de l’égalité, il y a d’abord eu une hésitation. La quadragénaire assure qu’elle aurait été plus à l’aise sur la diversité ou la fraternité, valeurs phares et fondatrices d’Unis-Cité, l’association qui a importé le service civique en France. Mais la pudeur s’envole vite et les mots s’enchaînent, fluides, tantôt graves tantôt rieurs : son combat, le service civique, est aussi une question d’égalité des droits.

Revenons dans les années 1990, quand celle qui est alors étudiante à l’Essec, grande école de commerce, cherche un moyen de se rendre utile. À l’époque, des chercheurs se penchent sur la question de l’engagement chez les jeunes et le couperet tombe : ce sont les étudiants diplômés et les enfants issus de milieux favorisés qui sont concernés. « Sans doute est-ce en partie parce que les jeunes de milieux défavorisés s’engagent différemment, tempère Marie Trellu-Kane, ils ne rentrent pas toujours dans les statistiques. Mais c’est aussi et surtout que l’engagement basé sur le bénévolat est très socialement discriminé. 

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