N’espérez pas questionner la sexualité masculine sans déclencher un débat houleux. Au carrefour de nombreuses disciplines telles que la biologie, la psychanalyse, l’anthropologie, la psychiatrie, la sociologie et les neurosciences, la sexologie est un objet d’étude transdisciplinaire qui se nourrit d’une multitude de regards complémentaires et souvent divergents. Et quand il s’agit d’aborder la place qu’occupe la violence en son sein, la question devient des plus épineuses. Depuis la libération sexuelle de la femme, l’image de l’homme conquérant, détenteur privilégié de la libido, est mise à mal mais les cas de violences sexuelles sont loin d’avoir diminué pour autant. La sexualité masculine serait-elle violente par essence ? 

Pour Alain Héril, sexothérapeute et auteur du livre Dans la tête des hommes (Payot, 2016), il existe « un fond d’agressivité » inhérent à la sexualité humaine. Il correspond à « l’envie d’entrer dans l’espace de l’autre, de l’envahir avec son désir ». Ce qu’il qualifie d’« agressivité saine » n’est en aucun cas comparable à la notion d’agression sexuelle comme définie dans le droit pénal français : une atteinte de nature sexuelle exercée avec menace, contrainte, surprise ou violence, et sans le consentement de la victime. Il s’agit plutôt d’une forme d’énergie brutale, indissociable de la sexualité des hommes comme de celle des femmes. Celle-ci n’est pourtant pas égalitaire, puisqu’elle est « encouragée par la testostérone, qui est à la fois l’hormone du désir et

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