Le fastidieux cliché de la femme intérieure

R.C. et D.D.

Une dormeuse est logée dans mes veines
je ne peux pas la fuir en me cachant
ni l’apaiser bien sûr en me couchant
car c’est là surtout que je vois mes peines

C’est mon allongée c’est ma paresseuse
ne comptez pas sur le Prince Charmant
vous me trouveriez Belle au bois dormant
rêveur pourrait bien s’éveiller rêveuse

En me touchant moi c’est elle qu’on touche
Écho tient Narcisse et Narcisse Écho
si je rêve juste et je chante faux
c’est que sa voix nue passe par ma bouche

Je suis comme une eau je suis comme une elle
elle me frissonne à tout bout de champ
ou c’est ma sirène et je bois son chant
alors c’est Ulysse en moi qu’elle appelle

Et si l’âme était hermaphrodite ? Alors l’imagination de l’homme aurait un visage féminin. Et celle de la femme son réciproque. C’est du moins la vision de Jung, influencé par les mysticismes juif et chrétien. Un cliché, donc, que revivifie Ludovic Janvier, poète à fleur de peau, en quête de l’étranger en soi et en l’autre.

 

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