Manon

30 ans, analyste contre-prolifération nucléaire
DGSI

« Ma principale mission consiste à détecter et entraver des acquisitions de biens sensibles destinées à des pays, à des programmes nucléaires, militaires. Pour ce faire, je suis amenée à recueillir du renseignement via des capteurs techniques ou humains. Je peux par exemple solliciter une écoute téléphonique ou recruter une source. Les informations, mon travail consiste ensuite à les valoriser, les synthétiser, les retravailler, les recontextualiser et ensuite cette information devient un renseignement. Le renseignement, c’est ce qu’on appelle une information valorisée, recoupée et analysée. » 

 

Nicolas

33 ans, technicien cyber
DRSD

« Mon métier consiste à faire de l’investigation numérique, ce qu’on appelle du forensic, l’informatique légale. Le but, c’est de faire des acquisitions, des extractions de données et ensuite d’en faire une analyse. Quand on pense extraction de données, on pense nécessairement à des disques durs, des clés USB, des stockages on va dire classiques, mais on va faire également des extractions de téléphones, d’objets connectés, ça peut être des montres connectées, des box de communication, ça peut être des drones, tout ce qui contient de la donnée numérique. On reçoit des demandes de bureaux du contre-espionnage, de l’antiterrorisme et tout ce qui est lié à la sécurité économique puisqu’il faut savoir que la DRSD traite l’ensemble des entreprises qui ont un lien avec la défense. » 

 

Jeanne

28 ans, analyste en cyberdéfense
DGSE

« J’ai commencé par un CDD de trois ans que j’ai déjà renouvelé. Mon métier, c’est de pouvoir travailler sur des attaques informatiques dans le but de détecter des victimes, françaises principalement, pour ensuite informer nos plus hautes autorités de l’état de la menace cyber. Cela consiste à caractériser les attaques informatiques, comprendre comment elles fonctionnent, les infrastructures qu’utilisent les attaquants. » 

 

Stan

47 ans, inspecteur sécurité de défense
DRSD

« Mon quotidien consiste à rencontrer des gens, investiguer, identifier et tenter de déceler toute menace qui pourrait porter atteinte au ministère des Armées. Nous sommes beaucoup centrés sur la gestion des personnels civils recrutés localement à l’étranger. Ça va de l’interprétariat pour les plus sensibles, du secrétariat et du travail d’entretien et de nettoyage. En Afghanistan notamment, nous avions affaire à ce qu’on appelle des “Green on Blue” qui se retournaient contre nous. Nous les filtrions par différentes interviews et une fois notamment, une source est venue nous raconter qu’un employé civil était en train de préparer une action offensive sur nos troupes. » 

 

Lucile

35 ans, analyste du renseignement
DGSE

« Le travail d’analyste du renseignement, c’est d’être expert d’un dossier, d’une thématique, d’une zone géographique et d’apporter des clés de compréhension aux politiques pour prendre des décisions qui s’imposent et défendre les intérêts de l’État. C’est un métier qui est exigeant, avec une certaine responsabilité parce qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Une analyse faussée pourrait engendrer des conséquences fâcheuses. On n’entre pas à la DGSE… par hasard. On y entre pour défendre un intérêt supérieur à un intérêt personnel. Dans ce métier, l’ego est notre pire ennemi donc il faut s’en méfier. Généralement, le métier qu’on donne dans un cadre social classique [la couverture] ne doit pas susciter d’intérêt, très peu de questions, et donc être parfaitement anodin. C’est un peu frustrant d’être dans un service si spécial et de ne pas pouvoir en parler. » 

 

Léïa

31 ans, interprète d’images
DRM

« Mon métier consiste à regarder des images, tout type d’images qu’elles soient satellites ou aériennes. Je vais répondre à des demandes sur différents sites d’intérêt militaire, dans le domaine de la prolifération. C’est un travail derrière les ordinateurs, je vais chercher, extirper, fouiner, extraire le renseignement. Il y a quelques années, j’ai participé à une opération largement médiatisée en France, où de nombreux otages ont été libérés. J’ai participé à cette opération car j’ai été une des premières personnes à détecter ce groupe de bâtiments comme étant un lieu de détention. » 

 

Joséphine

25 ans, analyste en renseignement géospatial
DRM

« Je suis contractuelle au ministère des Armées. Mon métier consiste en la fusion des données issues du renseignement militaire ainsi que de la géographie humaine et physique. Sur un support géoréférencé, donc cartographique, on produit du renseignement au profit des hautes autorités politiques et militaires ainsi qu’au profit des forces sur le terrain. Quand on me demande ma fonction, je réponds que je suis géographe au ministère des Armées. » 

 

Hector

35 ans, linguiste d’écoute
DRM

« Le travail quotidien consiste à traduire des “fichiers son” envoyés soit par les théâtres d’opérations, soit par les autres sous-directions de la DRM. Je maîtrise trois langues et quatre dialectes. Il y a quelques mois, j’ai participé à l’arrestation d’une cible sur un théâtre d’opérations qu’on suivait depuis un an à peu près. On écoutait les fichiers en temps réel et, au fur et à mesure, on a pu affiner la localisation de la cible mais aussi la sphère de commandement dans laquelle elle évoluait. Petit à petit, au bout d’un an, on a réussi à transmettre une localisation plus précise aux troupes sur place qui ont pu arrêter la cible et la remettre aux autorités locales. » 

 

Sébastien

Cyberdouanier
DNRED

« Mon quotidien, c’est la traque des fraudeurs et trafiquants ayant fait d’Internet leur terrain de chasse. Je mène des investigations aussi bien sur les réseaux sociaux, les sites de petites annonces et les places de marché que sur la face cachée et sombre d’Internet, le “Dark Web”. Lorsqu’on débute une enquête, il ne faut avoir aucune idée préconçue sur l’identité des fraudeurs. Les surprises sont régulières. En juin 2018, nous avons démantelé une plateforme sur le Dark Web francophone. C’était un grand supermarché de vente de drogue, d’armes, de faux papiers. Nous avons arrêté une mère de famille qui était la principale administratrice du site. » 

 

Charlotte

40 ans, enquêtrice financière
Tracfin

« Une enquête financière vise, à partir des informations financières sur une personne, à rechercher quel est son environnement et comment s’est établi ce flux financier enquêté. Une enquête financière peut durer quelques jours, le temps de lever le doute. Ou plusieurs mois, voire plusieurs années. Notamment lorsque nous interrogeons nos homologues étrangers. La détection des flux financiers peut permettre de mettre à jour des relations toutes particulières. Ainsi, des transactions financières ont appelé l’attention sur la relation entre deux personnes : entre un cadre dirigeant d’une société évoluant dans un secteur sensible pour les intérêts de la nation et une jeune étudiante étrangère dont les revenus étaient à la fois importants et d’une source indéterminée. Il s’est avéré que ce cadre se trouvait dans une situation de vulnérabilité financière, d’instabilité familiale. » 

 

Olivier

56 ans, analyste du renseignement
Tracfin

« Peu après mon arrivée à Tracfin, on m’a demandé de travailler sur le comportement financier d’un individu qui se trouvait au Moyen-Orient. L’idée était de comprendre ce que faisait cette personne qui évoluait entre différents pays et qui envoyait de l’argent un peu partout à l’étranger et aussi en France. Ça nous a permis de voir que c’étaient des gens connus par différents services de renseignement et de police. De fil en aiguille, on s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un réseau terroriste. Ça a permis d’interpeller une quinzaine de personnes. » 

 

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