Avec une majuscule, l’État, c’est l’ensemble des institutions et des services qui permettent de gouverner et d’administrer un pays. On en connaît de toutes les couleurs : démocratique, autocratique, despotique, totalitaire, dictatorial… Même un État de droit, comme la France, peut apparaître, à quelques semaines d’intervalle, sous deux visages complètement différents : après l’État gendarme, dénoncé pour violences par des manifestants grévistes, il n’est plus question que de l’État providence, faisant preuve de ressources inattendues pour venir en aide aux victimes du Covid-19. Rien à voir, bien sûr, avec l’homme providentiel qui arrive comme le Messie pour sortir le pays du pétrin, avant d’être accusé de coup d’État permanent.

Avec une minuscule, le mot a moins de majesté. Il a l’air d’exprimer quelque chose de plus petit, de riquiqui, mais il se glisse partout. Polyvalent, multidisciplinaire, on l’emploie aussi bien pour désigner une situation qu’une humeur, une attitude, une position, une apparence physique, une manière d’être, un inventaire… C’est l’état dans tous ses états.

Quand majuscule et minuscule se marient, pour le meilleur ou pour le pire, elles font énormément d’enfants. L’État est-il en état de vaincre un virus dont on espère qu’il ne subsistera pas à l’état endémique ? Soyons justes : dans l’état actuel de nos connaissances, l’État fait ce qu’il peut. Nous assistons apparemment à une remise en état de l’État providence. Une chose est sûre : l’État connaît en ce moment un état de grâce. On verra ce qu’il en est lorsque les masques auront été retirés. 

 

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