« Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. » Ainsi s’exprimait le 12 mars le président Macron dans son allocution de guerre au coronavirus. Le ton n’est pas celui auquel il nous avait habitués jusque-là ; on l’a connu plus conciliant vis-à-vis des lois du marché.

Cette crise confirme en effet avec brutalité les maux de notre système de santé, les conséquences de choix politiques erronés, hasardeux (pénurie de masques et de tests de dépistage), faits au cours des dernières décennies en matière de sécurité sanitaire et sociale. Ces choix ont été présentés sous couvert de « modernisation », de « rationalisation », « d’adaptation » de notre système au nouveau cours du monde. Ils ont la plupart du temps comme dénominateur commun de soumettre ce secteur, comme bien d’autres, aux seules logiques de rationalité gestionnaire afin qu’il ne soit plus, selon l’expression consacrée, un frein à la croissance. La substitution quasi généralisée du terme de « charges » à « cotisations sociales » en est l’emblème.

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