Rendez-vous
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Maintenant nous savons qu’elle existe. La fin. Que « l’on contient sa mort comme le fruit son noyau », ainsi que le disait Rilke. Elle est notre inévitable, et le chemin solitaire de chacun de nous est sans doute utile à cela : apprivoiser cette solitude qui sera l’essence même de notre disparition. Je crois que nous l’avions plus ou moins oublié. Que nombre d’entre nous considéraient la mort comme une injustice ou un échec, et même mourir âgé paraissait une offense. Nous avions mis de côté la fragilité de la condition humaine, nous avions cette arrogance. C’est miracle que d’être en vie. C’est miracle, le fonctionnement d’un corps en bonne santé. C’est miracle de se connaître les uns les autres, et de parfois s’aimer. Aller les uns vers les autres, quel privilège, quel plaisir… J’ai toujours pensé que la plus jolie phrase en langue française était : « J’ai rendez-vous avec vous. » D’abord parce qu’elle sonne bien, elle est douce, sensuelle, et ensuite parce qu’elle est éphémère, donc inestimable (du « vous » on finir
« Il faut accueillir cette situation avec humilité »
Corine Pelluchon
« Ce qui nous unit aux autres, humains et non-humains, devient une évidence. C’est ce que j’appelle la considération, qui est le contraire de la domination. Elle s’exprime par le fait de reconnaître la valeur de chacun et de faire de la place aux autres, ainsi que par le désir de transmettre un m…
[La quille]
Robert Solé
On s’est masqué, on s’est confiné, on s’est fait tester, on s’est refait confiner, en attendant d’être vacciné. Et toujours aucune lueur à l’horizon. Anne, la sœur Anne, ne …
Petit inventaire prématuré
Étienne Klein
Pendant le premier confinement, nous réfléchissions ardemment au « monde d’après ». Forcément différent du monde d’hier, il était attend…