Il y a vingt ans déjà, en publiant avec quelques collègues, Les Territoires perdus de la République (rééd. Pluriel, 2015), nous avions alerté sur la forte montée, dans des zones de relégation sociale, des manifestations de sexisme, d’homophobie et d’antisémitisme. Et déjà, nous signalions les problèmes liés à une appartenance religieuse communautaire musulmane. C’était au nom de cette appartenance que certains propos d’enseignants étaient contestés. Nous n’avons pas été entendus. Quand des journalistes me demandent aujourd’hui si j’ai déjà rencontré des difficultés en classe, je songe qu’on me posait la même question, il y a vingt ans. Une partie de notre société est restée sourde, aveugle, insensible devant cette réalité, alors, je suis en colère !

Je vois plusieurs étapes jusqu’à l’innommable barbarie de Conflans. Un antisémitisme très virulent s’est manifesté avec le 11 septembre 2001 et la seconde intifada. Derrière pointait la question de la revendication religieuse et de l’identification à l’islam. Puis, il y a eu un tournant majeur en 2012 avec les attentats de Mohamed Merah, je l’ai fortement ressenti dans mes classes. La société française dans son ensemble ne s’était pas mobilisée. Seu

Vous avez aimé ? Partagez-le !