« Reprendre le contrôle de nos vies. » De quel contrôle parlons-nous ? À l’origine, le mot désignait un rôle (registre) tenu en double, l’un servant à vérifier l’autre. Par extension, il a pris le sens figuré de surveillance, voire de flicage et de censure. Et ce n’est qu’ensuite, sous l’influence de l’anglais, qu’a surgi l’idée de maîtrise (under control), y compris la maîtrise de soi-même (self-control). Autant dire que ce mot suggère, à la fois, toutes les contraintes subies (contrôle routier, fiscal, d’identité) et toutes les victoires de la volonté sur sa propre personne (contrôle de ses nerfs, de sa respiration, de son alimentation).

L’alimentation, justement… C’est encore la chose la plus concrète que chacun peut contrôler, avec le temps passé sur les écrans. Généralement, le constat est effarant. Nul besoin d’être diététicien ou nutritionniste pour mesurer l’étendue du désastre. Pourquoi prend-on un tel soin de son corps extérieurement et le malmène-t-on autant à l’intérieur ? À force de l’entendre répéter, nous savons parfaitement que nous faisons ingurgiter à ce malheureux organisme trop de gras, trop de sucre, trop de sel, et pas mal de cochonneries, entre conservateurs, colorants et exhausteurs de goût. Pauvre flore intestinale qui n’arrête pas de se faner !

Le lendemain des fêtes est le moment des grandes résolutions. C’est décidé : plus jamais de grignotage, plus jamais de produits industriels, de sucres ajoutés, de mauvais féculents… Bref, plus rien de ce qui est bon. Il s’agit, le cœur joyeux, de se reprendre en main pour démarrer l’année du bon pied, en contrôlant l’intestin, notre deuxième cerveau, qui n’en fait qu’à sa tête. 

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