C’était au sujet de l’hystérie. Je questionnais un infirmier en psychiatrie sur ce qui justifiait la classification du comportement d’une femme libérée, volubile, extravertie, en pathologie avérée. Sa réponse fut aussi brève que le sujet paraissait profond : « Une pathologie, c’est quand ça empêche de vivre. »

Une pathologie, c’est quand on ne peut plus sortir de chez soi sans prendre les précautions obligatoires, soumises à l’amende et à la vindicte. Une pathologie, c’est lorsque l’on anéantit ses coutumes sociales, poignées de main, bises, embrassades, pour limiter une contagion. C’est remplacer par l’angoisse, la restriction et l’interdit le désir de nouveaux souffles, personnels comme professionnels. C’est anticiper les ravages d’un véhicule, la dangerosité d’un individu, c’est mesurer la hauteur de son verbe à l’aune des bas de plafond. C’est craindre pour chacun lorsqu’on défile pour la défense de tous. Nulle part chez soi sinon bâillonnés, nulle part en sécurité sinon écartés

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