Le cinéma mondial est en recomposition accélérée. D’après les données récoltées par l’Unesco, le nombre de longs métrages professionnels produits dans le monde connaît -actuellement une croissance rapide : de 4 818 films en 2005 à 6 573 en 2011. Avec 1 255 films produits en 2011, l’Inde garde la première place, qu’elle occupe depuis longtemps, suivie des États-Unis (819 films). L’Europe conserve une place prépondérante et totalise 1 706 films (le tiers de ces films étant produits au Royaume-Uni ou en France).

Mais la nouveauté est la part grandissante occupée par la Chine dans ce panorama de la production mondiale. En six ans, ce pays a plus que doublé le nombre de films réalisés et en a proposé 584 en 2011. La Chine se hisse ainsi au rang de troisième producteur mondial de films et, si les tendances devaient se poursuivre, elle pourrait prendre la place des États-Unis au second rang dès 2015. Les deux géants asiatiques s’apprêtent à dominer la production mondiale.

Largement absente de ce panorama, l’Afrique réapparaît si l’on prend également en compte les productions audiovisuelles non destinées aux cinémas. Les cinéphiles de ce continent très peu doté en salles privilégient d’autres façons de produire et de regarder des films. Selon l’Unesco, le Nigeria a ainsi produit autour de 1 000 films en 2011. L’Afrique affirme un certain dynamisme, même s’il se manifeste à l’écart des circuits professionnels tradionnels et reste pour cette raison difficile à appréhender.

Mais la perspective change si l’on considère ce tableau des évolutions mondiales à l’aune des démographies de ces grands pays. Malgré son poids croissant, la Chine ne produit que 4 films pour 10 000 habitants et l’Inde 10 films. Loin derrière les États-Unis (26 films pour 10 000 habitants), la France (43 films) ou le Royaume-Uni (48 films). Et la fréquentation des salles dans ces pays reste très inférieure à celle observée en Occident : les Chinois vont quinze fois moins souvent au cinéma que les Américains. 

Vous avez aimé ? Partagez-le !