On a sorti les drapeaux et pourtant ce n’est pas jour de match. On pousse des youyous et pourtant ce n’est pas pour célébrer un mariage. On nettoie après chaque marche et pourtant nous ne sommes pas chez nous. En fait, si, mais ça, on avait presque fini par l’oublier tant le pouvoir algérien nous donnait l’impression d’être des cousins pauvres à peine tolérés. Ce pouvoir constitué par un ensemble d’hommes d’affaires, de députés, de diplomates, de hauts gradés, de conseillers et de membres de la famille de Bouteflika. Ils avaient presque réussi à nous faire croire qu’il ne s’agissait pas de nos rues, nos murs, nos villes. 

Nous vivons depuis deux décennies en cohabitation. Ils font leurs affaires, achètent des biens immobiliers partout dans le monde, changent la Constitution lorsqu’elle devient trop étroite pour eux, créent des lois à leur juste mesure pendant que, nous, nous vivons dans une réalité différente, tentant de rester fidèles à nous-mêmes dans un pays où nous ne sommes jamais consultés et où notre parole n’était audible que sur les réseaux sociaux. 

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