Boutef ciao
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On a sorti les drapeaux et pourtant ce n’est pas jour de match. On pousse des youyous et pourtant ce n’est pas pour célébrer un mariage. On nettoie après chaque marche et pourtant nous ne sommes pas chez nous. En fait, si, mais ça, on avait presque fini par l’oublier tant le pouvoir algérien nous donnait l’impression d’être des cousins pauvres à peine tolérés. Ce pouvoir constitué par un ensemble d’hommes d’affaires, de députés, de diplomates, de hauts gradés, de conseillers et de membres de la famille de Bouteflika. Ils avaient presque réussi à nous faire croire qu’il ne s’agissait pas de nos rues, nos murs, nos villes.
Nous vivons depuis deux décennies en cohabitation. Ils font leurs affaires, achètent des biens immobiliers partout dans le monde, changent la Constitution lorsqu’elle devient trop étroite pour eux, créent des lois à leur juste mesure pendant que, nous, nous vivons dans une réalité différente, tentant de rester fidèles à nous-mêmes dans un pays où nous ne sommes jamais consultés et où notre parole n’était audible que sur les réseaux sociaux.
<« Bouteflika incarne un régime insensible à toute critique »
Mohamed Kacimi
La renonciation de Bouteflika est-elle une victoire de la rue algérienne ?
Non, il ne s’agit pas d’une victoire, mais au contraire d’une confirmation de la cécité et de la surdité du régime. Il faudrait être naïf pour croire que cette caste, accroché…
[Momification]
Robert Solé
On n’arrête pas de qualifier Abdelaziz Bouteflika de momie. Ce n’est pas très gentil pour les momies. Il ne faut d’ailleurs pas tout mélanger. Ni Ramsès II ni Séthi Ier, qui reposent côte à côte …
Les spectres de Kabylie
Philippe Meyer
Sujet du concours : « Jugurtha, roi numide. » Jugurtha, roi berbère, qui tint tête sept années durant aux armées de Rome. Jugurtha, roi kabyle, que Caius Marius ne put asservir que par traîtrise. Jugurtha, qui rétablit l…