Jean Castex le sait : en 600 jours, il n’a guère le temps de marquer l’histoire. Mais en a-t-il seulement l’envie ? À écouter ses déclarations sobres, factuelles, terre à terre, on devine que ce n’est ni son aspiration ni sa mission. « Dans un pays qui excelle dans le débat d’idées, parler d’exécution, de mise en œuvre, d’efficacité opérationnelle, peut sembler trivial », ironisait-il, dès son premier discours devant l’Assemblée nationale. « C’est une affaire entendue : l’intendance suivra ! Or, depuis longtemps, l’intendance ne suit plus. »

Provincial revendiqué, le « bon sens » en bandoulière, Jean Castex est là pour réconcilier les Français avec la politique, jugée trop bavarde et peu efficiente. Pour la seconde partie de son quinquennat, Emmanuel Macron a choisi cet homme à l’accent du Gers, au physique passe-partout, maire d’une petite ville des Pyrénées-Orientales, pour cicatriser les blessures de la crise des Gilets jaunes. Pour suturer les plaies béantes entre « les élites parisiennes » et la « France délaissée ».

Humilité, connaissance de la France et des dossiers : Jean Castex fait penser à Antoine Pinay. Ce « monsieur Tout-le-monde », devenu chef du gouvernemen

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