Se faire élire, aujourd’hui, est trop souvent la voie la plus directe et la plus sûre vers la détestation. À la question posée par le 1 : « Six cents jours pour quoi faire ? » s’en ajoute une autre : « Peut-on encore gouverner ? » Quelle folie que notre vie politique, tout entière tournée vers l’élection présidentielle qui, à son tour, fait tourner toutes les têtes – les meilleures et les autres. Deux ans avant l’échéance, malgré le Covid, malgré les difficultés, avant même tout projet digne de ce nom, c’est la seule question qui vaille : qui sera le prochain dalaï-lama français, qui viendra enfin nous guérir des écrouelles ? La personne ainsi envoyée par la providence n’échappera pourtant pas au sort de ses prédécesseurs : au bout de quelques mois, peut-être au bout d’un an, elle sera impopulaire, puis abhorrée, les qualités adorées hier seront moquées et méprisées. Le rythme de la carbonisation politique s’accélère en même temps que son degré s’intensifie. Curieuse et courageuse idée, au fond, que de se présenter à des fonctions désormais aussi dé

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