En France, l’élection présidentielle s’apparente de plus en plus à un exercice de tir aux pigeons. Tous les cinq ans, l’opinion s’échauffe et soupèse une dizaine de volatiles, afin de choisir celui qui lui semble le moins mauvais pour gouverner le pays. L’oiseau placé sur le trône est alors adoré pendant un temps de plus en plus court, avant d’être plumé rituellement et remplacé selon un tempo de plus en plus rapide.

L’accélération du cycle illusion-déception pose la question du temps de l’action politique, qui se réduit comme peau de chagrin : depuis l’instauration du quinquennat en 2000, les fins de mandat s’apparentent à une fuite en avant vers une réélection devenue impossible, et donc vers l’alternance. Interroger les deux dernières années d’un quinquennat au regard de l’histoire politique des vingt dernières années, c’est mesurer la faiblesse des réformes entreprises, voire l’immobilisme d’une action qui se cantonne souvent à la gestion des affaires courantes et des crises qui ne manquent pas d’abîmer cette période le plus souvent mouvementée.

La fin du second mandat de Jacques Chirac fut un modèle du genre, au point qu’il avait été qualifié a posteriori de « roi fainéant » par Nicolas Sarkozy. L’agitation de ce dernier entre 2010 et 2012, alors occupé à gérer les conséquences de la crise financière mondiale, n’avait pas non plus produit de résultats probants, hormis un surcroît d’hystéri

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