Selon François Hollande, le mandat présidentiel n’a pas la bonne longueur. « Sept ans, dit-il, c’était trop long, mais cinq ans, c’est trop court. » Pas besoin de calculette pour couper la poire en deux : la durée idéale serait donc de six années. Autrement dit, douze, puisqu’à peine entré à l’Élysée, un heureux élu rêve de rempiler. Ce bonheur n’a été donné ni à Giscard, ni à Sarkozy, ni à Hollande, qui ont dû céder leur fauteuil au bout d’un seul mandat avec, chaque fois, le sentiment d’une injustice et de n’avoir pu achever le travail.

Il arrive que la Grande Faucheuse surgisse inopinément et ne laisse même pas à un président en exercice le temps de se représenter. En 1974, Georges Pompidou a succombé à un cancer de la moelle osseuse ; en 1887, Sadi Carnot a été assassiné par un anarchiste, tandis que Félix Faure s’est éteint à l’Élysée le 16 février 1899 en pleine action, dans les bras de sa maîtresse, après avoir abusé d’un aphrodisiaque… La vieille expression « déposer son mandat », qui signifie passer de vie à trépas, prend alors tout son sens.

L’actuel locataire de la Maison-Blanche, lui, ne recule devant rien pour obtenir la prolongation de son bail. Sera-t-il le président d’un mandat unique, contrairement à ses trois prédécesseurs, Clinton, Bush et Obama ? Une majorité d’Américains, lassée de ses zigzags et de son arrogante incompétence, pourrait dire stop en novembre prochain. Ce qui pourrait s’appeler – au choix – un mandat d’arrêt ou de dépôt, mais pas un mandat d’amener (qu’il s’en aille !), et encore moins de comparaître (qu’il disparaisse !). 

 

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