Condoleezza Rice, l’amie Condi doit multiplier les missions impossibles

Alors qu’on demandait à George W. Bush pour quel candidat il a voté en novembre, Trump ou Biden, l’ancien président a répondu : « Ni l’un ni l’autre. J’ai inscrit le nom de Condoleezza Rice sur mon bulletin. » La mention de « Condi », devenue sa conseillère à la Sécurité nationale à l’orée de la quarantaine, puis sa ministre des Affaires étrangères, et la première personne noire jamais promue à ces postes, évoquait le bon temps ou le parti de Lincoln ne frayait pas tant avec les suprémacistes blancs. Mais il convoquait naïvement un mythe initial de sa présidence, celui de cette fille d’un pasteur et d’une institutrice du Birmingham raciste propulsée des ghettos de l’Alabama vers la Maison-Blanche et les cimes de la diplomatie ; une icône de la méritocratie, bûcheuse et parfois cassante, égayée par le glamour mystérieux de son célibat, thésarde russophone de l’université Stanford, experte de la puissance militaire soviétique et cousue jusqu’au cliché de valeurs américaines et de talents éclectiques.

Cette pianiste chevronnée, que ses parents avaient prénommée Condoleezza en souvenir du con dolcezza,

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