SELON le rapport officiel des autorités américaines, la préparation et l’exécution des attentats du 11-Septembre (cours de pilotage, notes d’hôtel, frais de déplacement…) ont coûté à Al-Qaïda près d’un demi-million de dollars. Une paille, à côté des quelque 200 milliards débloqués aux États-Unis pour indemniser les familles des victimes, réparer les dégâts matériels et financer les budgets de lutte contre le terrorisme. Et que dire des immenses bénéfices politiques et psychologiques que Ben Laden a immédiatement tirés de cette opération !

C’est l’exemple le plus éclatant des guerres asymétriques qui se multiplient. On n’en est plus aux mouvements de libération qui comptaient sur leur détermination et leur connaissance du terrain pour affronter des puissances coloniales surarmées. David et Goliath ont changé. Même leurs objectifs sont différents. L’effondrement de l’Empire soviétique et la mondialisation ont favorisé des conflits inégaux dans lesquels les faibles prennent l’initiative d’attaquer les forts, avec une capacité de nuisance considérable. Le champ de bataille est désormais planétaire, et tous les moyens sont bons pour l’emporter. Les règles volent en éclat, à commencer par la distinction entre civils et militaires.

Dans une guerre conventionnelle, le vainqueur est celui qui a conquis un territoire ou a infligé à l’ennemi les plus lourdes pertes humaines et matérielles. Mais quel est le bilan du conflit asymétrique entre Al-Qaïda et les États-Unis ? Ce qui, après septembre 2001, est advenu du mouvement terroriste et de sa propagande, ce qui s’est passé en Irak et en Afghanistan, est un désastre pour les deux camps. Il n’y a que des perdants. 

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