« Nous avons changé le droit international en 24 heures chrono »
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Quelle était la qualité de la relation franco-américaine au moment où les États-Unis sont frappés par les attentats du 11-Septembre ?
Des relations au beau fixe. Pour vous en donner une idée, Jacques Chirac a appelé tous les jours Bill Clinton pendant la guerre au Kosovo (mars 1998-juin 1999). Et chaque jour, il lui disait : On m’informe que les avions de l’OTAN auraient reçu mission de bombarder la tour de la radio de Belgrade ou tel pont sur le Danube. Bill je te demande de donner instruction de ne pas le faire. Eh bien, il n’y a pas eu une cible que Chirac ait désignée qui ait été frappée par les avions de l’Otan. Cela situe l’intensité de la relation entre les deux présidents. Ils s’entendaient magnifiquement.
Et quand George W. Bush a succédé à Clinton ?
Une rencontre entre Jacques Chirac et George Bush était prévue à la Maison-Blanche fin septembre 2001. Et puis, il y a eu les attentats du 11-Septembre. Au fond, ce fut le premier test.
Où étiez-vous à ce moment-là ?
J’étais dans mon bureau, au 44e étage d’une tour qui avait une vue imprenable sur les tours jumelles du World Trade Center. Il faisait un temps magnifique et, à 8 h 30, le nez dans les dossiers du jour, je n’ai pas vu le premier avion s’encastrer dans la tour nord. Mais, levant les yeux, j’ai découvert l’immense nuage de fumée noire s’échappant des étages supérieurs. J’ai aussitôt appelé mes collaborateurs lorsque, quelques minutes plus tard, à 9 heures, nous avons vu un gros avion de ligne s’approcher et s’encastrer dans la tour sud. Notre réaction a été immédiate : L’Amérique est attaquée ! Elle est en guerre !
Comment avez-vous réagi ?
Il se trouve que la France assumait alors la présidence tournante du Conseil de sécurité. Nous devions être à la hauteur de l’événement, manifester notre solidarité avec les États-Unis et éviter que l’Amérique décide de s’engager seule et sans concertation dans une guerre contre son ennemi. Avec mes trois collaborateurs – Yves Doutriaux, Pascal Teixeira et Jean-Luc Florent –, nous avons rédigé en une heure un projet de résolution, et je suis allé à pied à la mission américaine pour parler
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