Les scientifiques résolvent une à une les inconnues des grands fonds, parfois très concrètes. La pêche en eaux profondes impacte-t-elle les écosystèmes ? « Des campagnes en Irlande et le long des côtes françaises l’ont prouvé, et l’Union européenne a interdit le chalutage à plus de 800 mètres », se félicite Karine Olu. Les anciens sites hydrothermaux sont-ils suffisamment inactifs pour y envisager une exploitation minière ? « On s’est regroupé avec d’autres scientifiques et on a monté un projet : les géologues ont fouillé les sédiments, les chimistes ont pris les fluides, les microbiologistes ont analysé les bactéries… », raconte Marie-Anne Cambon. Verdict : la vie est bien là, avec des colonies microbiennes et des micro-animaux dans les sédiments. « Cette dichotomie est centrale : si le site est actif, on n’y touche pas ; s’il est considéré comme inactif, on dévaste tout », s’inquiète la scientifique. Et de nouveaux mystères font régulièrement surface. Dernier en date : l’énigmatique découverte d’un « oxygène noir », produit dans les grandes profondeurs.