Un groupe violent sans existence juridique
Temps de lecture : 5 minutes
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le groupe Wagner s’est totalement métamorphosé. Avant le conflit, on estimait à 10 000 le nombre de combattants passés par ses rangs et à environ 5 000 les combattants actifs à l’aube de l’invasion. Mais, depuis le lancement de celle-ci en février 2022, les forces de Wagner se sont démultipliées et son fondateur Evgueni Prigojine a été autorisé par le Kremlin à sortir de l’ombre pour en revendiquer officiellement la paternité. Les chiffres de cette mue sont terrifiants : plus de 50 000 hommes ont rejoint les troupes de Wagner.
Avant la guerre en Ukraine, le recrutement des hommes de Wagner ne se faisait qu’à l’aide d’un discret bouche-à-oreille. Pour rencontrer l’un de ses recruteurs, il était nécessaire d’être recommandé par un combattant déjà engagé. Une fois ce contact pris, le futur soldat se rendait sur la base de Molkino dans le sud du pays, à côté de Krasnodar, passait un entretien, se soumettait au détecteur de mensonges et à une batterie de tests physiques avant de signer son contrat. Après cela, trois mois de formation et d’entraînement sur cette base étaient requis avant un déploiement en Libye, en Syrie ou en Afrique subsaharienne.
Mais avec le déclenchement de l’inva
« Les hommes de Wagner ne portent ni galons ni drapeau russe »
Peer de Jong
Ancien aide de camp des présidents Mitterrand et Chirac, Peer de Jong revient sur l’apparition des SMP au crépuscule des années 1980 et leur progressive banalisation.
[Musik]
Robert Solé
Moi, Evgueni Viktorovitch Prigojine, chef du groupe Wagner, je m’essuie les pieds sur les lopettes galonnées qui prétendent diriger l’armée russe.
L’art de réclamer des armes
Thomas Schlesser
L’historien de l’art Thomas Schlesser analyse la façon dont la communication d’Evgueni Prigojine joue avec les codes établis de la propagande de guerre.