Poète aventurier, Archiloque fut un temps mercenaire. De celui que l’Antiquité jugea l’égal d’Homère ne nous reste que des vers épars. En 1944, le collaborateur Robert Brasillach traduisit trois de ces fragments pour composer ce poème. Pour parler du groupe Wagner, sans doute fallait-il un autre associé du diable. 

À moi la galette pétrie,
Que l’on gagne au bout de la lance !
À moi le vin de Bulgarie,
Que l’on gagne au bout de la lance !
Pour le savourer, je m’appuie
Au bout de ma lance !

Passe le quart entre les bancs,
Entre les bancs de la galère !
Puise de quoi remplir le verre
Dans le cruchon, entre ses flancs !
Verse-nous bien de ton vin rouge,
Jusqu’à ce qu’on touche la lie :
On ne peut pas monter la garde
En demeurant sur sa pépie.
Mon bouclier fait le bonheur
De quelque soldat des Bulgares :
Je l’ai lâché à contre-cœur 
Dans un buisson, cet objet rare !
C’est que je voulais fuir la mort :
Au diable mon vieux bouclier !
Je m’en rachèterai encore :
Il ne sera pas plus mauvais. 

Anthologie de la poésie grecque, traduction du grec ancien par Robert Brasillach, Stock, 1950 (posthume)

 

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