Moi, Evgueni Viktorovitch Prigojine, chef du groupe Wagner, je m’essuie les pieds sur les lopettes galonnées qui prétendent diriger l’armée russe. Que ces trous du cul ne s’avisent pas de me mettre des bâtons dans les roues : je m’en souviendrai le moment venu, et ils finiront sur des crocs de boucher.

On m’a surnommé « le chef de Poutine », parce qu’après avoir été condamné à dix ans de prison pour des broutilles et vendu des hot-dogs, j’ai ouvert un restaurant de luxe à Saint-Pétersbourg, que Vladimir fréquentait. De la cuisine, je suis passé à la cuisine politique. Ce surnom ne me déplaît pas. Certains commencent à donner un autre sens à « chef de Poutine »…

Je suis allé recruter des milliers de brutes dans les prisons. Je leur ai parlé cash : « À part moi, seulement deux personnes peuvent vous sortir d’ici : Dieu et Allah, mais dans un cercueil. Combattez six mois en Ukraine, et vous serez libres ou incinérés dans une allée des héros. Personne ne retourne derrière les barreaux. Les déserteurs, je les fusille sur place. »

Vous me demandez pourquoi ce groupe s’appelle Wagner. Tout simplement parce que c’était le nom de guerre du lieutenant-colonel Dimitri Outkine qui en est à l’origine. Vous me dites qu’il s’est fait tatouer des insignes nazis sur le corps. Je n’en sais rien, je ne couche pas avec lui. Le nom Wagner vous choque ? Vous voudriez qu’on s’appelle Mozart ou Chopin ? Ce n’est pas avec de la musique de jeune fille qu’on va dénazifier l’Ukraine. D’ailleurs, je n’en ai rien à cirer de l’Ukraine. Qu’y a-t-il à gagner dans ce pays de merde ? Mon vrai business est en Afrique. Là-bas, il y a de l’or à en revendre. Et chez les Nègres, au moins, le seul chef d’orchestre, c’est moi. 

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