Le futurisme fut, dit-on, la caféine de l’Europe : la première avant-garde à multiplier les esclandres pour imposer son culte de l’énergie. De quoi inspirer Mussolini ! Le 23 mars 1919, Marinetti, le chef de file des futuristes, et le futur Duce se succèdent à la tribune lors de la création des Faisceaux de combat, en route vers le pire. 

1. Nous voulons chanter l’amour du danger, l’habitude de l’énergie et de la témérité. 

2. Les éléments essentiels de notre poésie seront le courage, l’audace et la révolte.

3. La littérature ayant jusqu’ici magnifié l’immobilité pensive, l’extase et le sommeil, nous voulons exalter le mouvement agressif, l’insomnie fiévreuse, le pas gymnastique, le saut périlleux, la gifle et le coup de poing.

4. Nous déclarons que la splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse. Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux tels des serpents à l’haleine explosive... une automobile rugissante, qui a l’air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace.

(...)

9. Nous voulons glorifier la guerre – seule hygiène du monde –, le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles Idées qui tuent, et le mépris de la femme.

10. Nous voulons démolir les musées, les bibliothèques, combattre le moralisme, le féminisme et toutes les lâchetés opportunistes et utilitaires.(...)

Tract de janvier 1909

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