À l’ombre des exploits olympiques et paralympiques, l’été écoulé a permis de s’extasier, de Paris à Marseille, sur les prouesses des corps. Corps d’athlètes, de nageurs, de cyclistes, de marins ou de judokas bien sûr. Mais aussi corps d’artistes, de danseurs, de musiciens, qui ont embrasé les différentes cérémonies. Corps de la foule qui se lève pour applaudir ses champions. Corps tous valides et tous imparfaits, réunis sous le signe de la performance et de l’affirmation de soi, et qui ont, au fil de ces semaines dorées, nourri de multiples débats de société, sur l’inclusion des individus en situation de handicap, le respect des personnes intersexes ou l’ouverture du monde sportif aux transgenres.
Cette parenthèse enchantée refermée, restent justement ces cailloux semés sur le chemin de la réflexion. Sommes-nous assignés au regard porté sur notre apparence physique, qu’il soit racial, sexuel ou fonctionnel ? Peut-on faire de son corps un instrument d’expression de son identité, modelé pour se conformer à l’idée que l’on s’en fait ou, au contraire, accepté pour ce qu’il est ? Quelle maîtrise en avons-nous, de notre naissance jusqu’à notre mort ? Autrement dit, sommes-nous ce corps que, bon gré mal gré, nous habitons ? Autant de questions passionnantes débattues au sein de ce numéro spécial du 1 hebdo conçu en partenariat avec Aix Marseille Université (AMU) à l’occasion du cinquième Festival des Sciences et des Arts (Jeu de l’Oie). Du 18 au 21 septembre, entre Aubagne, Aix-en-Provence et Marseille, ce festival mêle des discussions avec des chercheurs et des performances artistiques, en s’associant notamment à ses partenaires historiques, le Mucem et La Criée. Ensemble, ils se penchent sur les différentes mises en jeu du corps dans nos sociétés contemporaines, des multiples usages du poil aux vertiges transhumanistes. Alors ne manquez pas ce rendez-vous auquel le 1 est heureux d’à nouveau prendre part, pour croiser l’intime et le social, la culture et la politique, dans un corps-à-corps aussi joyeux que fertile !