En ces temps troublés de notre vie politique, une réalité saute aux yeux. La gauche et la droite n’ont su dégager au plus haut niveau une candidate qui ferait l’affaire. C’est-à-dire, pour être clair, qui « ferait » présidente, avec l’autorité et la crédibilité nécessaires pour redonner du lustre à la fonction suprême. Pour devenir président, il faut se présenter, être donc présentable. Jour après jour, le doute gagne. Les hommes désignés par leur propre camp remplissent-ils encore cette condition ? Derrière Fillon, s’il s’obstine, cherchez la femme. On ne parle pas de Pénélope. On pense : candidate possible, en position de. Seule NKM était en lice. Elle n’a pas fait long feu. À gauche, le rang d’oignons de la primaire qui a désigné Benoît Hamon, lui aussi contesté dans son propre camp, n’a montré aucune prétendante de poids. Et ce n’est pas faire injure à Sylvia Pinel de souligner qu’à aucun moment sa parole n’a dépassé le stade du simple témoignage. C’est ainsi. Un cliché tenace veut qu’une femme ne puisse aujourd’hui devenir chef de l’État en France. Pensez donc, les Poutine, les Trump ou les Erdogan n’en feraient qu’une bouchée ! Une femme espère pourtant. Elle s’appelle Marine Le Pen. Elle dénonce le plafond de verre qui l’aurait jusqu’ici empêchée de triompher. Habile sémantique pour se présenter en victime. Ne nous y trompons pas. Il serait terrible que la première femme présidente de la France soit issue d’un mouvement qui s’est construit sur la haine de l’autre quand l’autre est différent. 

 

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