Le mot « homme » éveille dans mon esprit une foule d’images, hommes à la peau blanche, brune, jaune, noire ; hommes aux cheveux en brosse, à la tête rasée ou au chignon volumineux ; hommes du monde en habit ; hommes des tribus ne portant en tout et pour tout que des ornements en forme de croissant, faits de coquillages nacrés, qui luisent sur leur poitrine ; hommes aux muscles saillants, parcourus de frémissements ou aux bras minces comme ceux d’une jeune fille ; hommes dont les doigts sont trop maladroits pour manier un outil plus petit qu’une herminette ; hommes qui demeurent assis à enfiler des perles minuscules ; hommes dont la virilité s’offense à la seule odeur d’un bébé ; hommes qui bercent doucement un tout petit enfant au creux de leurs bras solides ; hommes dont les mains se joignent d’elles-mêmes, paume contre paume, en un geste d’excuse et de supplication ; hommes d’un mètre quatre-vingt-quinze, hommes d’un mètre cinquante. Et auprès d’eux se tiennent des femmes qui, elles aussi, ont la peau de toutes les couleurs ; certaines au crâne chauve et d’autres à la longue chevelure flottante ; des femmes dont les seins pendent très bas

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