Les crêtes aux crinières grises comptent
mes années qui se brisent
sur le récif de Lefaga ;
 
La péninsule de Matautu, palmiers
et fale* surgis de la roche
noire, offre sa cambrure aux rages de la mer ;
 
pris dans le bec des oiseaux marins étincelants
le soleil est piégé, poisson
luisant qui se débat.
 
Tandis que je foule
le corail brisé sur la plage
et que le soir perfore l’horizon,
 
mon ombre se fond
dans la nuit
où sont partis mes ancêtres. 

 

* Maison en samoan.

Traduit par Jean-Pierre Durix
Extrait d’Au fond de nous les morts 
© Le Décaèdre, 2004

Poème proposé par LOUIS CHEVAILLIER

 

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