Il me plaît d’imaginer (et
le plus tôt sera le mieux !)
une prairie cybernétique
où mammifères et ordinateurs
vivent ensemble dans une harmonie
mutuellement programmée
comme de l’eau pure
effleurant un ciel serein.
Il me plaît d’imaginer
         (tout de suite s’il vous plaît !)
une forêt cybernétique
peuplée de pins et d’électronique
où le cerf flâne en paix
au milieu des ordinateurs
comme s’ils étaient des fleurs
à boutons rotatifs.
Il me plaît d’imaginer
         (et ça doit arriver !)
une écologie cybernétique
où, libérés de nos labeurs
et retournés à la nature
auprès de nos frères et sœurs
mammifères,
nous sommes tous surveillés
par des machines d’amour et de grâce.

En 1967, à San Francisco, les hippies n’ont pas encore d’ordinateurs personnels. Mais l’été de l’amour est aussi celui des utopies. Comme ce mirage cybernétique décrit par Richard Brautigan. Le romancier et poète culte cristallisa notre quotidien dans des images crues et saugrenues, comme seul peut les composer le génie humain. 

 

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