Quotidienne

«  Reconnaissance », par Danièle Sallenave

Danièle Sallenave, académicien

Marie Deshayes, journaliste

L'écrivaine membre de l’Académie française explique au 1 pourquoi elle s'est sentie « illuminée » par ce mot à double sens : reconnaissance pour ce qu’on est, reconnaissance envers quelqu’un. 

«  Reconnaissance », par Danièle Sallenave

Ce mot m’a illuminée et il s’impose à moi depuis que je l’ai découvert en lisant les travaux d’une sociologue, professeure à Lyon II, Samia Langar. S’appuyant sur un ouvrage du philosophe allemand Axel Honneth, « La lutte pour la reconnaissance », elle montre comment beaucoup de jeunes de banlieues, souvent issus de plusieurs générations de l’immigration, réagissent par une attitude négative, et des comportements violents parce qu’ils se sentent victimes d’un « déni de reconnaissance ».

Cela m’a permis de nommer ce que j’avais observé avec le mouvement des Gilets jaunes, et qui revient aujourd’hui dans la révolte des « antivax », où la question des vaccins est souvent secondaire : un grand nombre de gens est dans la colère, le ressentiment, la violence, parce qu’ils se sentent invisibles, oubliés, incompris, discriminés, stigmatisés... Ils ont le sentiment de ne pas être vus, de ne pas être entendus, de ne pas être reconnus pour ce qu’ils son

14 février 2022
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