« Tempérance », par Ovidie
Elle lui a permis de traverser la vie indemne, malgré des choix de vie parfois radicaux. La tempérance est la vertu cachée de la réalisatrice Ovidie, celle à laquelle elle s’accroche pour vivre pleinement sa liberté, aussi droite que possible.
Sur l’une des lames (1) du tarot de Marseille, on voit une femme ailée qui tient une jarre dans chacune de ses mains. L’une est rouge, l’autre bleue. Un liquide circule harmonieusement entre les deux contenants. Le chaud, le froid. C’est la carte de la tempérance.
J’aurais pu choisir le mot « modération » mais il portait en lui quelque chose de l’ordre de la contrition. J’ai pensé aussi à « ascétisme » mais la dimension religieuse n’était pas adaptée à l’idée que je souhaitais développer. J’ai finalement opté pour la « tempérance », cette notion qui, depuis mon plus jeune âge, m’accompagne à chaque instant. J’irais même jusqu’à dire que la tempérance m’a sauvé la vie.
J’essaie juste de tenir debout face à des vents contraires
La tempérance, c’est pour moi la cohabitation des opposés qui, in fine, forment un tout homogène et cohérent. Je ne sais pas si on peut parler d’équilibre, parce qu’il sous-entend un certain apaisement. Or, je ne pense pas connaître ce bien-être. Je ne suis ni bien, ni zen. J’essaie juste de tenir debout face à des vents contraires. J’ai souci de faire en sorte que la structure de mon existence, qui a l’air complètement branlante, résiste dans les tempêtes.
Malgré mes choix de vie un peu radicaux en apparence, j’ai toujours eu cette boussol…