Quotidienne

« Égard », par François Sarano

Emma Flacard, journaliste

François Sarano, océanographe

L’océanologue et plongeur professionnel affirme l’importance de considérer la singularité de tous les êtres vivants, des cachalots aux raies mantas, en passant par les mésanges.

« Égard », par François Sarano
Stéphane Granzotto

Avoir de l’égard pour quelqu’un ou quelque chose, c’est reconnaître sa singularité. C’est prêter attention à toutes les créatures, et ce faisant, leur donner une existence. C’est un dialogue qui fait exister l’autre et nous enrichit nous-même. Mais cette reconnaissance ne se fait pas sans les sens : lorsque je respire l’odeur des fleurs d’iris ou que j’entends le chant d’une mésange, je prends conscience de leur existence. Avoir de l’égard, c’est être pleinement en relation au monde, pas simplement de manière intellectuelle, hors-sol. Lorsque je suis en plongée avec des cachalots, je suis dans l’eau avec eux, dans la même pesanteur, dans le même milieu. J’écoute les codas, les clics qu’ils émettent pour communiquer et se déplacer… Tout cela participe à l’attention que je leur prête. De même, lorsque l’on fait une plongée de nuit, c’est le noir absolu, et quand on allume nos lampes de poche, on donne naissance à une étoile de mer ici, à un mérou là… C’est formidable ! Le monde existe selon l’attention, l’égard, qu’on lui accorde.  

Avoir de l’égard, c’est également considérer la singularité des êtres que l’on rencontre. Cette singularité, nous l’avo

09 mai 2022
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