« Courage », par Sandra Laugier
La philosophe estime que cette valeur est devenue une caricature d'elle-même, accaparée par le gouvernement ou les antivax au détriment de ceux qui en font réellement preuve, comme les soignants ou les Ukrainiens.
Depuis deux ans, les appels à la prudence et l’importance donnée à la protection dominent les discours politiques et intellectuels. Il a fallu se mettre à l’abri pour se protéger du virus, porter le masque pour protéger les autres ; il faut désormais trouver les moyens de nous protéger des conséquences de la guerre en Ukraine. Tout cela à juste titre, bien sûr. Il m’est néanmoins apparu que dans le monde capitaliste et privilégié dans lequel nous vivons, la prudence a pris une telle place que la prise de risque est très peu mise en valeur, parfois même dévalorisée, ou bien invisibilisée. Ce contexte m’amène à réfléchir à la place accordée à la thématique du courage dans notre société.
Ces derniers temps, le courage est, à mon sens, devenu une caricature de lui-même. Il s’est mué en un élément de rhétorique employé par des individus qui, loin de faire preuve de cette qualité, ont recours à cet…