« Il faut éviter une dégringolade dans le pire »
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Sommes-nous face à une crise humanitaire en Ukraine ?
Je me méfie de ce genre de formule qui masque une réalité plus qu’elle ne la décrit. Que se passe-t-il en Ukraine ? L’invasion d’un pays pacifique par son voisin, une guerre interétatique comme on en a rarement connu au cours des dernières décennies. Et la première conséquence de cette guerre, c’est qu’en l’espace de trois semaines, plusieurs millions de personnes se sont mises en mouvement, avec une ampleur et une rapidité inédites. Quitter sa ville, son domicile, ses amis ou sa famille, c’est toujours un déchirement, une décision lourde et douloureuse. On peut donc imaginer l’état d’anxiété, de détresse de toute cette population.
Qu’en est-il des populations restées sur place ?
Il y a un discours dominant qui voudrait qu’il y ait une continuité entre les méthodes de guerre de l’armée russe en Tchétchénie et en Syrie, et ce qui se passe en Ukraine. Cela me laisse assez perplexe. On a vu ce qui s’était passé à Grozny ou à Alep : des guerres totales visant à écraser la population, sans distinction entre populations civiles et combattants, avec bombardements massifs, enlèvements, assassinats, torture, ciblage de lieux civils destiné à briser le moral et à répandre la terreur, que ce soit un dispensaire, une boulangerie ou un marché… Au jour où je vous parle, et bien sûr il faut rester prudent quant à ce qu’on pourra constater ou découvrir à l’avenir, ce n’est pas ce qu’on voit sur le territoire ukrainien.
« Dans chaque conflit, l’application de normes humanitaires est toujours prise dans des calculs d’intérêts »
Il y a des drames, comme à Marioupol, avec cette maternité et ce théâtre bombardés, il y a des morts civils, mais, pour l’instant, l’armée russe semble faire preuve de davantage de retenue que sur ses précédents théâtres d’opérations. Le concept même de siège militaire est la pire des images, puisqu’il consiste à exercer la force brute contre une population prisonnière. Or le siège de Kiev est aujourd’hui incomplet, la ville
« Nos lignes rouges sont devenues rose pâle »
Alexandra de Hoop Scheffer
Aux yeux d’Alexandra de Hoop Scheffer, spécialiste en relations internationales, l’Otan et l’Europe se doivent d’intensifier leur soutien à l’effort de guerre ukrainien.
[Duel]
Robert Solé
Pour mettre un terme à la guerre en Ukraine, Elon Musk, fondateur de SpaceX, a défié Vladimir Poutine, ceinture noire de judo, en duel.
À Autun, l’esprit d’entraide
Manon Paulic
Lou Héliot
Dans la petite commune d'Autun, en Saône-et-Loire, l'accueil des réfugiés ukrainiens s'organise grâce à des dizaines de bénévoles.