Lorsqu’un conflit éclate quelque part dans le monde, notre premier réflexe en tant que médecins humanitaires consiste à lancer une mission d’exploration : une équipe réduite se rend sur le terrain pour comprendre et évaluer les besoins de la population locale en matière de soins et de matériel médical. Dans le cas de la guerre en Ukraine, notre équipe a rapidement installé sa base arrière à Chișinău, capitale de la Moldavie, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière. De là, il nous était possible d’explorer le sud-ouest de l’Ukraine et la région frontalière par laquelle transitent nombre de réfugiés depuis le début de l’invasion russe.

C’est au poste-frontière de Palanca, le village le plus à l’est de la Moldavie, que nous avons pu commencer à nous rendre utiles. Chaque jour, des milliers de personnes fuient les combats par ce point de sortie vers l’Occident. L’attente est longue. Des familles restent parfois coincées jusqu’à quarante heures dans leur voiture avant de réussir à passer la frontière. Cet immobilisme forcé est l’occasion pour certains de relâcher un peu de pression. Les premiers Ukrainiens

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