AUTUN (Saône-et-Loire). « Et Marylin, ça vous dirait, Marylin ? » Carole Viennot tend à Julia une affiche de l’actrice américaine. « Ça égaiera votre intérieur », insiste la bénévole. L’Ukrainienne acquiesce machinalement. Son esprit est ailleurs.

Originaire de la banlieue de Kiev, cette mère célibataire fait partie des soixante ressortissants ukrainiens venus se réfugier à Autun depuis le début de la guerre. La municipalité lui a promis un logement pour elle et ses deux enfants. Pour la distraire et l’aider à patienter jusqu’à la remise des clés, Carole l’invite à choisir quelques objets qui lui permettront de se sentir un peu chez elle. Le réconfort, parfois, se niche dans les détails.

À Autun, commune de 13 500 habitants située dans le parc naturel du Morvan, une vague de générosité déferle sans interruption depuis trois semaines. L’espace Danielle-Mitterrand, un lieu habituellement réservé aux activités des habitants du quartier, s’est transformé en centre de collecte. Les Autunois viennent y déposer des vêtements, de la vaisselle, des peluches, de l’électroménager. Quand ils ne trouvent pas le nécessaire dans leurs placards, ils se rendent au supermarché et achètent des produits de première nécessité. Petits commerçants et grandes entreprises de la région ont, eux aussi, manifesté leur soutien de manière spontanée. Un fabricant de literie a fait don de sommiers et de matelas neufs, les usines d’un grand groupe de textile ont fait livrer des cartons de sous-vêtements. Le magasin de chaussures du centre-ville a, quant à lui, offert des dizaines de paires de souliers pour enfants. « On n’est pas loin de devoir pousser les murs », dit Carole, devant une montagne d’édredons.

« Un poste de télévision, pour pouvoir suivre la guerre à distance ; une paire de rideaux pour l’intimité ; un bouquet de fleurs sur la table en signe d’amitié »

Lorsque le monde a appris, jeudi 24 févri

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