Liban : confessions + corruption = explosion
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Trente ans après la fin de la guerre civile (1975-1990), le Liban est de nouveau au bord du gouffre. Il ne s’agit pas cette fois de chrétiens contre des musulmans, de palestino-gauchistes contre des forces de droite alliées d’Israël. Il s’agit d’un soulèvement de la grande majorité de la population, toutes confessions confondues, en particulier des jeunes qui n’ont pas connu les horreurs de la guerre, contre une classe dirigeante qualifiée avec véhémence de corrompue et d’inapte à gouverner le pays, sur fond de très grave crise économique et sociale.
La vague de protestations dure depuis plus de trois semaines. Du jamais-vu. Elle se distingue par son caractère pacifique, contrairement aux violences que l’on observe dans des situations similaires, par exemple en Irak (des centaines de morts et des milliers de blessés). Au Liban, l’armée n’a pas tiré sur les foules. On a même assisté à des scènes de fraternisation avec la troupe, dans une ambiance bon enfant où dominaient les slogans réclamant le remplacement des chefs politiques, souvent en place depuis des décennies, accusés de piller le pays.
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